Donner aux petit.e.s exploitant.e.s agricoles leur "fair share" dans la lutte contre le changement climatique

  • Les petit.e.s exploitant.e.s agricoles produisent 35 % de la nourriture dans le monde.
  • Actuellement, ils n'ont accès qu'à 2 % des fonds mondiaux destinés à la lutte contre les effets du changement climatique.
  • Fairtrade veut une plus grande reconnaissance du rôle important des petit.e.s exploitant.e.s agricoles dans la lutte contre la crise climatique et de leur contribution à des systèmes alimentaires durables.

Si on veut assurer l'avenir du chocolat, du café mais aussi des carottes, du fromage de brebis ou des navets, il faut urgemment que les millions des petit.e.s exploitant.e.s agricoles qui sont responsables de leur production, soient rémunéré.e.s équitablement, y compris pour l'augmentation de leurs coûts de production due à la crise économique et au changement climatique. Tel est le message véhiculé par Fairtrade pendant la COP 27, la grand-messe de l'action climatique. Actuellement, seuls 2 % du financement mondial pour le climat sert à l’appui des petit.e.s exploitant.e.s agricoles. Un chiffre qui doit  être urgemment revu à la hausse, surtout quand on sait qu’ils sont responsables de pas moins de 35 % de la production alimentaire mondiale et que dans les pays dits « pauvres » ce pourcentage est encore beaucoup plus élevé. Par conséquent, les décideurs politiques des pays « riches » doivent tenir leur promesse d’allouer  100 milliards de dollars par an aux efforts climatiques des pays « pauvres », et ils doivent veiller à ce que ces fonds soient accessibles aux petit.e.s exploitant.e.s agricoles. Les entreprises quant à elles, doivent également agir et assumer leur rôle en garantissant des prix justes. Des prix qui non seulement couvrent les coûts de production croissants, mais qui permettent aussi aux petit.e.s exploitant.e.s agricoles d'investir dans une production durable. Il est donc primordial que les petits producteurs aient accès à leur ‘fair share’ afin qu'ils puissent faire face pleinement à la crise climatique et économique.

Ils sont quelque 475 millions dans le monde, les petit.e.s exploitant.e.s agricoles qui produisent du cacao, du café, du coton, etc. en Afrique, en Asie et en Amérique latine. Mais chez nous aussi, il existe des petit.e.s exploitant.e.s agricoles qui nous fournissent en légumes, en fruits, en viande en  produits laitiers. Les petit.e.s exploitant.e.s agricoles cultivent des parcelles de terre dont la taille ne dépasse pas les 2 hectares. Au niveau mondial, ils produisent en moyenne 35 % des aliments que nous consommons chaque jour. Mais pour le café et le cacao par exemple, ils assurent environ 80 % de la production mondiale. Il ne faut donc en aucun cas sous-estimer leur part dans nos assiettes et dans nos tasses. Malheureusement, nous observons complètement l’opposé : les petit.e.s exploitant.e.s agricoles sont systématiquement perdants et leur voix ne compte pas au niveau du système agro-alimenataire mondial.

Une pression plus forte

En effet, la pandémie du COVID et la crise économique actuelle exercent une pression supplémentaire sur les petit.e.s exploitant.e.s agricoles qui peinaient déjà à subvenir à leurs besoins à cause des vagues de chaleur, des sécheresses, des inondations et de l'imprévisibilité générale liée au changement du climat. Les coûts induits par ces crises et par ces évènements climatiques doivent être supportés par les petit.e.s exploitant.e.s agricoles eux-mêmes. 

"Le prix des engrais a triplé récemment et le prix de l'essence pour transporter les fèves de cacao s'envole également. Par conséquent, les rendements sont en baisse", Yesson Moussa Yeo, directeur de Yeyasso, une coopérative de cacao certifiée Fairtrade en Côte d'Ivoire

"Même si le prix du cacao a récemment augmenté d'environ 12 centimes d'euro/kg, cette augmentation est éclipsée par la hausse des coûts de production", affirme Yesson Moussa Yeo, directeur de Yeyasso, une coopérative de cacao certifiée Fairtrade en Côte d'Ivoire. "Le prix des engrais a triplé récemment et le prix de l'essence pour transporter les fèves de cacao s'envole également. Par conséquent, les rendements sont en baisse". Une catastrophe, donc, pour les petit.e.s exploitant.e.s de cacao qui déjà ne gagnaient pas plus que 67 centimes d'euro par jour.

‘Fair Share’ 

Voilà pourquoi les petit.e.s exploitant.e.s agricoles ont urgemment besoin des ressources financières pour s'adapter au changement climatique. Ils/elles ont droit à leur juste part en tant que producteur.rice.s important.e.s de denrées alimentaires : leur "fair share". Fort de ce message, Fairtrade se rend à la COP 27 avec une délégation de producteur.rice.s africain(e)s, asiatiques et latino-américain(e)s de café, de cacao, de bananes et de coton. Parce que les entreprises ne sont pas les seules à devoir payer un prix équitable, les gouvernements doivent également garantir la "fair share" des petit.e.s exploitant.e.s agricoles, notamment en rendant les mécanismes financiers du financement climatique plus accessibles. De cette façon, les petit.e.s exploitant.e.s agricoles peuvent trouver leurs propres solutions à leurs problèmes. Actuellement, ils/elles ont accès à seulement 2 % des fonds destinés à la lutte contre le changement climatique. Si nous voulons continuer à boire du café et à manger des bananes, nous avons tout intérêt à ce que ce chiffre augmente de façon importante. Une "fair share" donc pour celleux qui sont en première ligne de la lutte contre le changement climatique, car la justice climatique et la justice sociale sont les deux faces d'une même pièce.

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À propos de Fairtrade Belgium

Fairtrade Belgium est une ONG qui fait partie du réseau Fairtrade International. Sa mission première est de mettre en relation les agriculteurs et travailleurs d’Afrique, d’Asie et d’Amérique Latine, les entreprises, l’industrie, et les consommateurs afin de développer une économie durable, qui met l’humain et la planète au centre des relations commerciales. En proposant un modèle de commerce plus juste - et reconnaissable via le label Fairtrade - l’objectif final est d’amener les agriculteurs et travailleurs dans nos chaînes d’approvisionnement à obtenir au minimum un revenu vital. Pour atteindre ce but, Fairtrade sensibilise également les citoyens et acteurs de la société civile belge au commerce équitable comme outil permettant d’atteindre ensemble les Objectifs de développement durable des Nations Unies.

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