Le Fairtrade progresse, mais des chaînes de valeur durables nécessitent plus d’investissements

Fairtrade a réalisé de belles avancées en Belgique en 2024. La valeur marchande des produits Fairtrade a augmenté de 6,4 % pour atteindre 351,8 millions d’euros, et l’impact reste tangible : grâce à leurs achats, les consommateurs belges ont contribué à hauteur de près de 4 millions d’euros en primes Fairtrade pour les agriculteurs et travailleurs du monde entier. Une performance remarquable ! Mais il reste du travail. Fairtrade appelle les entreprises belges et le gouvernement à passer à la vitesse supérieure pour concrétiser leurs ambitions durables. Pour les agriculteurs, pour le climat, et pour leur propre avenir – car investir dans des filières équitables est crucial pour répondre à la demande croissante de produits éthiques et faire face aux pénuries de matières premières. Il est temps d’agir pour que le commerce équitable devienne la norme.

Croissance en 2024

Fairtrade a connu une croissance modeste mais significative en 2024, portée notamment par le secteur du cacao équitable, qui représente désormais 22,3 % du marché. D’autres produits phares comme les bananes (19,5 %) et le café (4,4 %) ont également progressé. Ces évolutions positives renforcent l’impact sur le terrain. Fairtrade mesure cet impact via la prime Fairtrade, une somme supplémentaire versée aux coopératives pour financer des projets sociaux et économiques. En 2024, 3,94 millions d’euros de primes ont été générés en Belgique, soit une hausse de 2,4 % par rapport à 2023. Des partenaires clés comme Lidl, Aldi, Delhaize, Colruyt et Carrefour, ainsi que des marques engagées comme Oxfam Fair Trade, Charles Liégeois et Galler, y ont contribué. De nouveaux acteurs comme Bel&Bo, Hamlet et Vandenbulcke, qui ont rejoint le mouvement Fairtrade en 2024, ont également participé à cette dynamique.

L’engagement des entreprises se renforce

"Nous sommes très reconnaissants envers les entreprises et consommateurs belges pour leur soutien continu", déclare Philippe Weiler, directeur de Fairtrade Belgium. "Le cacao et le chocolat équitables illustrent cette progression, avec une forte croissance en certifications et en engagements pour des revenus vitaux. La gamme Boni de Colruyt en est un bon exemple." Dans d’autres secteurs, comme les bananes, Lidl a augmenté les salaires dans ses plantations pour tendre vers un salaire vital.

"Nous sommes très reconnaissants envers les entreprises et consommateurs belges pour leur soutien continu", déclare Philippe Weiler, directeur de Fairtrade Belgium. "Le cacao et le chocolat équitables illustrent cette progression, avec une forte croissance en certifications et en engagements pour des revenus vitaux. La gamme Boni de Colruyt en est un bon exemple."

Accélérer pour concrétiser les ambitions durables

Bien que de nombreuses entreprises – et en particulier les enseignes de distribution – approfondissent leur engagement envers Fairtrade, celles qui sont à la traîne doivent, elles aussi, passer à l’action dès maintenant. ​ « La prime Fairtrade stagne entre 3,5 et 4 millions d’euros depuis plusieurs années. C’est insuffisant », souligne Philippe Weiler. « Pour faire de Fairtrade la norme, nous devons ensemble passer à la vitesse supérieure ». ​ Cette urgence est particulièrement criante pour le café Fairtrade – qui est, ironiquement, le tout premier produit Fairtrade lancé en Belgique, disponible depuis plus de 30 ans. ​ « C’est justement pour ce produit pionnier qu’une base plus solide est cruciale. Nous avons besoin de davantage d’entreprises prêtes à relever le défi », insiste Weiler. L’appel est clair : élargir la base, approfondir l’engagement, et accélérer ensemble la transition. C’est la seule façon de faire passer le commerce équitable d’une exception à une véritable norme.

« Pour faire de Fairtrade la norme, ​ nous devons ensemble passer à la vitesse supérieure » Philippe Weiler, directeur de Fairtrade Belgium.

Le commerce équitable est bénéfique – pour tout le monde

L’impact positif du commerce équitable sur les agriculteurs et le climat est évident. Mais les entreprises y ont aussi intérêt. En choisissant dès maintenant du chocolat, du café et des bananes durables, elles assurent la pérennité de leur activité et donnent une réponse à la demande croissante des consommateurs pour des produits éthiques. Le gouvernement peut faciliter cette transition. « Les pistes ne manquent pas », explique Weiler. « Une TVA réduite pour les produits équitables, de nouvelles initiatives multi-acteurs comme Beyond Chocolate… Mais ce qui ferait vraiment la différence ? Une réglementation qui fasse du commerce équitable la norme, rendant à terme le label Fairtrade superflu ». ​ Le temps des paroles est passé – place à l’action !